En 1952, Yves le Bihan Saluden achète en Penhars, le long de l’usine à gaz, le long d’un petit chemin menant au chemin du halage et à l’Odet, « une propriété contenant un terrain avec bâtiments à usage d’entrepôt, construit en parpaings, couverture en éverite et un local servant de bureau, le tout d’une contenance de 2 a 06 ca »
ll s’agit d’un petit atelier de fabricant de parpaings, ceux-ci réalisés avec le coke, résidu de l’usine à gaz. Il était en bon état, sa charpente métallique saine, le sol bétonné, très haut de plafond, éclairé par une ouverture haute qui faisait toute la façade Nord-Est. Quatre forts arcs boutants peuplaient le mur sud, derniers témoins d’une utilisation de poulies et de machines.
Son dernier occupant avait été la Feldgendarmerie. Elle y mettait ses chevaux.
Ce local avait été délaissé depuis leur départ en 1944, départ probablement rapide, puisqu’ils y avaient laissé la paille et des harnais.
Ce bâtiment n’avait pas l’eau courante Les communes environnantes de Quimper commençaient à peine à envisager ce genre de travaux, Il y était remédié par la récolte des eaux de pluie. Un robinet avait été greffé sur un immense tonneaux. Les commodités étaient aussi absentes. .Le point le plus proche était, sur le chemin du halage contre les locaux de la douane, un édicule peint en blanc, encore en place en l’an 2000. Cinq minutes de marche à pied à l’aller le long de l’Odet, où passaient encore les sabliers, cinq minutes pour le retour.
C’était un quartier paisible, des vaches broutaient dans le champ qui sera par la suite loti et bâti. L’eau affleurait le sol. Les débordements de l’Odet étaient fréquents, comme dans d’autres quartiers de Quimper. Il y avait l’électricité, mais pas de téléphone. Le numéro pour des appels hypothétiques, car nos clients, mairies, presbytères, n’étaient pas mieux lotis, était celui de la Galerie Saluden, rue Laennec. Il fallut attendre après 1963 pour avoir une ligne.
Lorsqu’on y venait à pied par les terres, et non par le halage. Pour couper au plus court, on passait un ruisseau sur quatre ou cinq planches de bois, laissant deux petits lavoirs sur notre droite, juste une pierre plate et une caisse.